De l'architecture de la spoliation aux espaces de violence Le 12 décembre 1984, le Colonel Ould Taya renverse son prédécesseur le Colonel Ould Haidalla, invité alors, non sans insistance, par le Président François Mitterrand, au sommet franco-africain de Bujumbura, capitale du Burundi. Le putsch réussit, sans effusion de sang, grâce à la " bienveillance " des Services français. Depuis, le nouveau pouvoir s'identifie à la très minoritaire tribu du Chef de l'Etat, les Smassid* . Exception retenue des deux premières années (1985-1986), l'ère Taya se distingue par une dégradation irrépressible du sens civique , des finances, de l'enseignement et de la santé. Au chapitre des libertés et malgré un récent replâtrage institutionnel (1992), la fraude, lors des scrutins, s'impose en règle quasi mécanique. Pire, le bilan se solde par des centaines d' exécutions extra judiciaires, des déportations massives et de nombreux assassinats d' opposants duran...