Qui veut précipiter la succession ? Une bataille avant l’heure
Qui veut précipiter la succession ? Une bataille avant l’heure
Dans nos deux dernières éditions, nous
avons publié les noms de potentiels candidats à la succession de l’actuel
président de la République, Mohamed Cheikh El Ghazouani, et cela a suscité
quelques interrogations. Légitimes, du reste : celui-ci ne vient-il pas
d’entamer à peine son deuxième et dernier mandat ? Aussi apparaît-il à tout le
moins curieux et inédit d’évoquer si tôt sa succession… « Pour quoi voulez-vous
? », nous interrogent donc certains. Qu’ils se tranquillisent : légaliste, Le
Calame l’est depuis toujours et le demeure. Son souci est simplement de poser
et contribuer au débat républicain ; à pousser les uns et les autres à y
contribuer. À commencer par le pouvoir, en l’incitant à rechercher d’où sont
venus ce qui ressemble fort à des ballons d’essai. En Mauritanie, le débat de
succession n’a jamais été posé au lendemain de l’élection présidentielle. Le
président du Conseil constitutionnel, Diallo Mamadou Bathia, l’a d’ailleurs
compris de très bonne heure en fait, le jour même de la seconde investiture
de Ghazouani en mettant en garde les acteurs politiques contre de prématurées
batailles de positionnement pour 2029.
Aujourd’hui, on est presque entré dans
de telles querelles. Alors, qui a intérêt à entretenir un climat de campagne
électorale de quatre années ? Qui a intérêt à pourrir ainsi le mandat du
président de la République ? Ce n’est un secret pour personne que certains
entretiennent déjà comme une atmosphère de fin de règne… Les détracteurs du
pouvoir actuel soutiennent que le pays est mal dirigé, que le Président passe
le clair de son temps à voyager… Pis, ils ont récemment avancé que le Raïs
avait disparu à la veille du sommet de l’UA à Addis-Abeba et il aura fallu que
l’intéressé débarque en grandes pompes dans la capitale éthiopienne pour que
certains soient « rassurés », sinon « édifiés ». Le lancement du programme «
Développement des villes de Taazour», jeudi dernier au stade de Mellah, est lui
aussi venu aplanir les inquiétudes de nombreux mauritaniens qui peinent à
comprendre les gesticulations au sommet. Ces mauritaniens qui ne demandent, à
la veille du Ramadan, que de passer le difficile mois si dépensier dans la
quiétude, sans rupture de stock ni augmentation des prix.
Le Palais ocre doit rapidement recadrer les
choses ; reprendre en quelque sorte la main. Il revient également au principal
parti de la majorité présidentielle, l’INSAF, d’entreprendre, dans sa dynamique
de réformes, une campagne d’explication ; pour ne pas dire « intoxication » ;
aux politiques de la majorité de faire preuve de retenue et de patience : le
mandat du président de la République vient à peine de commencer et il y a
beaucoup de choses à accomplir durant les quatre prochaines années. On comprend
certes que certains ne se préoccupent que de leur avenir mais, tout de même,
c’est au jour le jour que la plupart des Mauritaniens vivent et ils aimeraient
entendre ces « autres-là » au moins paraître s’en soucier.
Dalay Lam

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