travailler pour rembourser plus et vivre moins bien.


Les déclarations politiques sont riches d’enseignement. La question centrale du travail est au centre des propositions et des intentions de nombre de politiciens. Pratiquement tous veulent mettre les gens au travail. Mais ne sont-ils pas responsables du déficit d’emploi car si les gens ne travaillent pas assez, c’est parce qu’il n’y a pas assez d’argent pour les payer ? Le système est devenu déséquilibré, ce qui signifie crise, non pas une crise économique parce que la production mondiale ne faiblit pas, mais une crise sociale. Et que suggèrent les politiciens ? Eh bien mettre les gens au travail, en forçant le système, un peu comme on gave les canards pour se délecter du foie. Le foie gras de l’économie étant en l’occurrence le profit extrait de la mise au travail du maximum d’individu au nom du progrès et de l’élévation du niveau de vie qui fait sortir de la pauvreté des tas de gens et qui associe les profits des plus riches au bien-être matériel des plus pauvres. L’enfumage a bien fonctionné. S’il y a tant de pauvres, c’est aussi parce qu’il y a trop de naissances mais vous n’entendrez jamais un responsable politique parler de démographie. C’est logique. Plus il y a de gens sur terre, plus vous obtiendrez des esclaves prêts à aller à l’usine pour élever leur niveau de vie et pouvoir s’acheter quelques biens pas tous fondamentaux, comme la bouteille de coca, breuvage artificiels dont rêvent tous les petits Africains. Bref, le système marche sur la tête et l’humanité s’est fourvoyée en étant aidée par l’alliance des bons sentiments humanistes et l’avidité de profit des classes dominantes. Bon, on se calme, un tel courroux a certainement ses raisons qu’on va essayer d’expliciter.

Marx disait : la marchandise a un caractère secret, elle est devenue fétiche. Equation classique : M – A – M. L’argent est un moyen pour échanger les marchandise. Equation fétiche. A – M – A. La marchandise est un moyen pour échanger de l’argent et faire du profit. Marx aurait pu dire en 2011 : le travail a un caractère secret, il est devenue fétiche. Il est possible de tracer des équations supplémentaires. T – C – T. La croissance est un moyen pour générer du travail, dans le schéma classique mais dans l’équation fétiche place le travail comme un moyen pour la croissance. Le travail a lui aussi pris un caractère fétiche : C – T – C.

La croissance maintenant, n’a-t-elle pas aussi acquis un caractère fétiche lorsqu’elle sert le remboursement de la dette ? D’où une autre équation, la dette, qui sert la croissance. C – D – C. Ou bien la croissance au service de la dette, comme dans notre époque si trouble. D – C – D. Pour être complet, la dette souveraine doit être considérée comme étant de même nature que l’investissement dans une société et donc le D signifie aussi le I. Maintenant, on peut imbriquer les deux équations ce qui donne l’équation infernale du système hyperindustriel :

La signification est claire. Dans une économie qui sert l’humain et le travail (1), la dette est un moyen pour la croissance qui permet de produire des emplois. Dans une économie dévoyée comme celle de l’Occident en 2011 (2), le travail n’est qu’un moyen pour la croissance et la dette. Traduction : que tu sois américain, allemand, italien ou français, tu seras asservi à la technologie et à la finance ; ou si tu es bon dans les études et doué dans les réseaux, tu seras un maître et tu pourras même donner des leçons de morale sur le travail sans avoir jamais mis les pieds à l’usine, comme Laurent ou Nicolas. Pour la campagne de 2012, le slogan sera : travailler pour rembourser plus et vivre moins bien. Reste alors une énigme anthropologique. Pourquoi en est-on arrivé là ? A accepter la loi d’asservissement dans un milieu ouvert au jeu démocratique et aux libres discussions ? Quel est ce deal secret entre les asservis et les maîtres ?

Nous vivons dans une société qu’on a gavée et dont le foie éclate. On a dit que la pauvreté cesse lorsqu’on a un pantalon et que la richesse commence quand on en a deux, puisque l’on n’en porte qu’un. Il faudrait ajouter que la pauvreté revient quand on en veut un troisième, car on est toujours pauvre quand on a un désir qui n’est pas satisfait et le système de production actuel, en ce sens, s’est donné pour but principal de nous appauvrir. De nous appauvrir et de nous engraisser. Comme ces roitelets des îles mélanésiennes qui voient l’obésité comme un signe de succès, dans une culture dont la faim n’a jamais été éradiquée.


Quand nous disons que l’industrie conserve sa dominance en créant des besoins artificiels, nous ne pensons pas aux nouveaux « besoins » que crée la technologie. On peut vivre sans un téléphone cellulaire, un iPod et un Blackberry, être en forme sans utiliser une planche à voile, ni un deltaplane, mais certaines de ses innovations apportent vraiment un ajout, ne serait-ce qu’au niveau du plaisir, ce qui n’est pas négligeable. On est certes dans le domaine du superflu, mais si la société s’enrichit et que la technique le permet, pourquoi s’en priver ?

Commentaires

grouptriangle

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