NEPOTISME, TYRANIE ET POTENTIELS DESORDRES EN MAURITANIE

De l'architecture de la spoliation aux espaces de violence.
Le 12 décembre 1984, le Colonel Ould Taya renverse son prédécesseur le Colonel Ould Haidalla, invité alors, non sans insistance, par le Président François Mitterrand, au sommet franco-africain de Bujumbura, capitale du Burundi.
Le putsch réussit, sans effusion de sang, grâce à la " bienveillance " des Services français. Depuis, le nouveau pouvoir s'identifie à la très minoritaire tribu du Chef de l'Etat, les Smassid* .
Exception retenue des deux premières années (1985-1986), l'ère Taya se distingue par une dégradation irrépressible du sens civique , des finances, de l'enseignement et de la santé. Au chapitre des libertés et malgré un récent replâtrage institutionnel (1992), la fraude, lors des scrutins, s'impose en règle quasi mécanique. Pire, le bilan se solde par des centaines d' exécutions extra judiciaires, des déportations massives et de nombreux assassinats d' opposants durant leur détention.
En ce début de 1999 , le procès de déclin moral et physique de la Mauritanie entre dans sa phase interactive : les espaces classiques de la cohésion nationale - administration, armée, justice - s'atomisent sous l'effet d' une dynamique de privatisation d' autant moins rémissible que le népotisme, au sommet, la rend exemplaire. Cette situation, définitivement inadéquate aux réformes ,caractérise les fuites en avant qui préparent la discorde armée. Les conditions objectives de celle-ci se présentent désormais avec une visibilité et une concentration telles que l'alternance du personnel politique ne suffirait à rétablir, par elle-même, le substrat d'une communauté de destin.
Cependant, la profonde corruption de l'élite et la dénaturation conséquente des rapports sociaux n' auraient atteint le paroxysme actuel sans l'intervention d'une causalité dominante : la prébende des financements extérieurs ; par cette prime à l'échec - récompense toujours revalorisée à mesure que s'accentue la paupérisation et s'intensifie la pression des prédateurs sur le bien collectif - le système se structure, se rode, et se conforme au partage du butin. A travers l'aide et l'endettement, l'économie générale de la cité vit d'une ressource exogène dont la finalité pervertie devient l'entretien, au sens alimentaire et primitif, d'une voyoucratie en circuit fermé.
Les principaux bailleurs de fonds - France1 Union européenne, Banque mondiale - ne sauraient, à l'épreuve, se soustraire au verdict des faits : leur responsabilité directe est dorénavant en cause dans la marche forcée de la République Islamique de Mauritanie vers le démembrement. Leurs erreurs, aujourd'hui irréparables, puisent un alibi dans la quincaillerie de l'apolitisme intéressé que cultive la doctrine de la coopération multilatérale : l'investisseur ignore les pesanteurs anthropologiques du pays hôte, considère la corruption comme une composante du patrimoine exotique, se retranche derrière la façade de légalité et évite, surtout, d'affronter le questionnement de fond :à qui profite, sur place, la mise en œuvre des projets ? Pourquoi le cercle restreint des bénéficiaires ne s'élargit jamais? Par quelle coïncidence, le capital privé national, ainsi érigé, ne déborde l'entourage du Chef de l'Etat ? En vertu de quel paradoxe, l'afflux des millions en devises (dons, quasi dons, subventions, crédits) n'endigue, dans un pays aussi peu peuplé (2,5 M d'habitants), la dévaluation de la monnaie et l'extension de la misère ?
Et, lorsqu'en toute évidence ces interrogations paraissent incontournables, les chancelleries des Etats et organismes contributeurs découvrent, avec effroi, à quel point les 20 milliards FF d'aide au développement , reçus par la Mauritanie depuis une quinzaine d'années, furent mis au service d'une stratégie d'accumulation, d'abord discriminatoire même si elle marginalise aujourd'hui une majorité indistincte de la population : les Negro-africains, les Haratines2 puis la plupart des Maures blancs demeurent à l'écart de la dévolution autoritaire des richesses ; suivant un dessein, altruiste à l'origine , les " amis " de la Mauritanie s'improvisent déjà belligérants d'une guerre civile en puissance.
Après divers avertissements, aussi publics qu'officieux, le présent texte, sur la foi d'indications précises, tend à conjurer le silence où s'auto absout l'indifférence cynique des complices : ceci est l'entrée en matière d'un acte d'accusation global qui ne sacrifiera ni aux complaisances diplomatiques encore moins à la raison d'Etat. Réquisitoire ouvert, il s'enrichira de compléments de preuve et traquera tous les concussionnaires, jusque dans le prétoire, au jour du jugement.
La tribu des Smassid ne servira pas de bouc émissaire aux turpitudes du système d'alliances plus large sur lequel elle s'appuie. Que nul ne se leurre, chacun, le moment venu, endossera sa part d'infamie. L'impunité a ses limites ;depuis longtemps elles sont outrepassées.
Quant, à ce stade de gravité, la faillite atteint au coeur de l'édifice social, prétendre reconstruire sans assainir relèverait, soit de l'infantilisme, sinon d'une suicidaire ingénuité.
I - LE VERROUILLAGE DE L'APPAREIL MILITAIRE ET DE SECURITE
1) SERVICES OFFICIELS DE SECURITE
• DEDDAHI OULD ABDALLAHI3 commissaire, Directeur de la sûreté de l'Etat (DSE, police politique).
• MOHAMED OULD EL HADI colonel, Directeur du Bureau d'études et de documentation (BED , espionnage et contre-espionnage).
• ABDAT OULD SENNY commissaire, Directeur du personnel de la police, chargé de filtrer les recrutements dans ce corps.
2) RESEAUX PRIVES PARALLELES
Sans existence visible et opérant en dehors des structures conventionnelles, ces services occultes sont cependant financés par l'argent public. Ils visent surtout, grâce aux collectes de renseignements et désinformation, à capter la confiance du Colonel Ould Taya et s'attacher ses faveurs. D'une efficacité généralement faible, ils peuvent, en temps de trêve politique à la périphérie du système, se retourner les uns contre les autres dans d'impitoyables luttes de préséance, pour gagner la bienveillance présidentielle et accéder alors à la manne des crédits et financements extérieurs. Ici, au sein même de l'hégémonie Smassid dont la conformation budgétivore exclut toute autre rationalité - surtout idéologique - le moindre degré de parenté surdétermine des sous alliances, voire des arrangements plus ou moins ponctuels, en vue de prendre le contrôle d'une part des dépouilles. Lorsque celles-ci se rétrécissent, les rivalités fratricides s'aiguisent. La Tribu ne retrouve son unité qu'afin de faire valoir ses " droits naturels " face au clan du Directeur de cabinet du chef de l'Etat, Monsieur Louleid Ould Weddad4, second protagoniste de ce duel de nantis où la Mauritanie se dissout.
A L'INTERIEUR
• AHMED OULD TAYA5 frère aîné du chef de l'Etat, cité infra III et IV,
• DIDI OULD SOUEIDI6 entrepreneur, neveu et conseiller privé du chef de l'Etat, en charge des dossiers ultra sensibles.
• SEJAD OULD ABEIDNA Président de la Fédération nationale des transports (FNT), maire d'Atar.
• ABDOU MAHAM homme d'affaires, proche du milieu islamiste traditionnel.
• MOHAMED OULD KHLIL ancien administrateur, père du gendre du chef de l'Etat.
• SIDI MOHAMED OULD MOHAMED LEMINE7 premier PDG de la Banque mauritanienne islamique(BAMIS) Al Baraka après 1984, entrepreneur sans domaine de compétence défini.
• El BEIDAWI OULD ABEID Directeur général adjoint de la Chinguitti bank, à capital public majoritaire.
• MOHAMED MENNA OULD CHEIBANY Conseiller tout puissant du Ministre des pêches, gardien des intérêts de la Tribu dans ce secteur vital de l'économie.
• MOHAMED ABDALLAHI OULD JILY véritable patron du Crédit Agricole-Uncacem8, institution publique alimentée par les bailleurs de fonds internationaux. Il est l'artisan de la politique de détournement des crédits et subventions au profit de la Tribu.
• KHADDAD OULD MOKTAR entrepreneur prospère, " nommé " député de F'derick
VERS L'EXTERIEUR
• ISMAEL OULD ABEIDNA9 homme d'affaires au Maroc.
• MOHAMED OULD MOHAMED ALI10 Consul général à Dakar.
• CHEIKH OULD BAHA11 Ambassadeur au Caire et à la Ligue Arabe.
• ABDOU OULD AHMED SEVIR12 Consul général à Las Palmas.
• KAMIL MAJID beau-frère du Chef de l'Etat et ambassadeur au Canada.
• JEMILA MINT TAYA cousine du Chef de l'Etat et consul honoraire du Canada13.
• ABDALLAHI OULD MOKTAR Consul honoraire du Japon14.
• MOHAMED SAID OULD SELMANE homme d'affaires en Afrique noire et en France.
• AHMED OULD SALEM homme d'affaires en Afrique noire et en France.
• SID'AHMED OULD ZEIN maire du Ksar, fief de la Tribu dans la capitale. Affecté, avec une petite équipe de journalistes informateurs, à l'intoxication sur le Net. Riche entrepreneur.
3) FORCES ARMEES
Le chapitre se passe de commentaire : c'est ici que se vérifie, dans sa vérité primaire , la nature exclusive et prétorienne du régime. Le handicap démographique de la Tribu trouve son exutoire dans la constitution de troupes d'élite suréquipées, face à une armée mauritanienne que le manque de matériel, la suspicion, le dénuement des soldats et la neutralisation du commandement plongent dans l'impuissance structurelle. Comme l'ont récemment expérimenté à leur portefeuille défendant, les compétiteurs du Paris-Dakar, des bandes en armes se livrent au racket, sans encourir une infime dissuasion de la force publique. D'ailleurs, la contrebande des armes et munitions destinées aux troupes mauritaniennes constitue une précieuse source de revenus pour les privilégiés du Commandement. Après la rébellion touareg du Mali, ce trafic se restructure en direction du POLISARIO et du maquis casamançais, via la Gambie. La Mauritanie n'a donc plus les moyens de défendre l'intégrité du territoire. La préservation du statu quo interne mobilise l'essentiel des moyens militaires
• EYOUB OULD JID , commandant Commandant du Bataillon de sécurité Présidentielle. (BASEP)
• MOHAMED OULD OUDAA, lieutenant (BASEP)
• MOHAMED OULD GALAY, lieutenant (BASEP)
• MOHAMED LEHBIB OULD MAAZOUZ, commandant Commandant du Bataillon de commandement et de sécurité (BCS)
• SID'AHMED OULD BOILIL15, colonel Chef du Bureau des renseignements militaires (B2)
• OULD CHEIB
ANY, commandant Directeur des Armes et munitions.
• SID'AHMED OULD TAYA16, capitaine Commandant adjoint du Bataillon des blindés basé à Nouakchott (BB)
• AHMED SALEM OULD ZEIN, capitaine (BB)
• SIDI MOHAMED OULD VAIDE17, commandant Commandant de la Base d'appui de Jreida, située à 40 km de Nouakchott.
• ABDERRAHMANE OULD YAHYA alias OULD LEKWAR18, commandant de vaisseau Commandant de la Marine nationale.
• AHMED OULD BEN AOUF, lieutenant de vaisseau Directeur de la Base marine de Nouadhibou .
• AHMED OULD TAYA19, lieutenant de gendarmerie Sécurité rapprochée du chef de l'Etat .
II - CONTROLE DE L'ADMINISTRATION
Par un ingénieux artifice statutaire, les fonctions de prestige, jugées trop voyantes et inutiles, reviennent, dans le cadre du clientélisme, à des acteurs de seconde catégorie. La Tribu, elle, garde la maîtrise des postes juteux, ceux où échoue l'argent des concours extérieurs et des recettes de l'Etat. Les supérieurs hiérarchiques qui en assurent la tutelle servent, seulement, à couvrir le pillage organisé et reçoivent les miettes comme rémunération de leur silence. Ici, les ministres tremblent devant leurs subalternes Smassid.
• AHMED OULD SIDI BABA20, Chef général de la tribu Smassid, Ministre-conseiller du Chef de l'Etat.
• MOHAMED SALECK OULD HEYINE21 P.D.G. de la Société nationale industrielle et minière (SNIM) depuis 14 ans, pressenti par certains segments de la Tribu afin d'occuper la succession civile du Chef de l'Etat.
• HADRAMI OULD AHMED22 Secrétaire général du Ministère de l'hydraulique et de l'énergie.
• ABDERRAHMANE OULD ABEID23 Secrétaire général du Ministère des finances.
• SIDI OULD BAKHA Directeur des financements au Ministère du développement économique.
• AHMED OULD DEDDAHI Chef du service des dépenses au Trésor public.
• AHMED MAHMOUD OULD AHMED Gouverneur de la région du Trarza.
• HACENE OULD MAOULOUD Gouverneur de la région du Brakna24.
• MOHAMED OULD ABEIDNA Directeur général adjoint de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et chef réel de cette institution
• MOHAMED OULD TAYA agent de la BCM en 1984, devenu, en fait, le véritable patron de celle-ci. Directeur du contrôle des changes, cet homme d'affaires très fortuné est le pivot du transfert des devises au service de la famille proche et de la Tribu ;cité infra IV, a
• ABBE OULD AHMED TOLBA25 Directeur du Projet d'appui au secteur de la pêche.
• NASSER OULD MOKTAR NECH26 Directeur de la Cellule de coordination des programmes financés par l'union européenne.
• MOHAMED MAHMOUD OULD MOHAMED alias JEMAL27 Conseiller financier de l'Ambassade de Mauritanie à Paris
III - LE HOLD UP ECONOMIQUE
Ces trois personnes contrôlent à elles seules 80 % (quatre vingt pour cent) de l'agriculture, de la pêche et de l'importation. Ils sont propriétaires ou grands actionnaires de cinq banques sur les six que compte le pays (BNM, BAMIS, GBM28, BHM et BMCI). Ils détiennent le monopole total des assurances à travers la NASR et monopolisent les transports et le trafic routier, sur l'ensemble du territoire, par la toute puissante Fédération nationale des transports (FNT) qui ne souffre aucune concurrence.
• MOHAMED ABDALLAHI OULD ABDALLAHI (M.A.O.A.)29 premier groupe privé du pays.
• ABDALLAHI OULD NOUEIGUED (AON)30 second groupe privé du pays.
• AHMED OULD TAYA frère du chef de l'Etat, concurrent sérieux des deux précédents.
IV - LE CERCLE RESTREINT : LE NOYAU OULD TAYA
Dès la prise du pouvoir en 1984, les différents éléments de la famille, quoique limités en nombre, se fixèrent, pour objectif, l'enrichissement rapide par le trafic d'influence et la rentabilisation du patronyme. Contrairement à d'autres membres de la Tribu, lesquels exerçaient le commerce, ceux-là ont été nourris, depuis le putsch du 12 décembre 1984, au lait dopant de l'arrivisme le plus outrancier.
a. - Les frères
• ZAWI OULD TAYA31 planton du fisc en 1984, devenu, aujourd'hui, le plus grand propriétaire foncier du pays.
• AHMED OULD TAYA agent de la Banque centrale de Mauritanie (BCM) en 1984, devenu aujourd'hui l'une des plus grandes fortunes du pays ; cité supra I,2 ; III et note 28 .
• MOHAMED OULD TAYA cité supra II .
b. - Les oncles et gendre
• SIDI MOHAMED OULD OUMAR32 " nommé " Député d'Atar, la ville natale du chef de l'Etat ; devenu riche entrepreneur.
• ABDERRAHMANE OULD OUMAR
nommé à la tête du parti au pouvoir (PRDS) dans la l'Adrar, région natale du chef de l'Etat, devenu riche entrepreneur.
• MOHAMED LEMINE OULD KHLIL Directeur administratif et financier de l'Agence mauritanienne d'exécution des travaux d'intérêt public et économique (AMEXTIPE). 33
c) - Les beaux-frères34
• MAJID KAMIL en 1984, Conseiller au Ministère des pêches, devenu Ambassadeur au Canada.
• ABDEL KADER KAMIL en1984, employé à la Compagnie mauritanienne de navigation maritime (COMAUNAM), devenu Directeur général de cette société d'Etat, aujourd'hui en cessation d'activité.
• AHMED SALEM OULD KAMIL en 1984,employé de bureau, devenu Directeur général de la Mauritanienne d'entreposage des produits pétroliers (M.E.P.P) 35
• WEDOUD KAMIL36 en 1984,étudiant, devenu Directeur du Projet éducation au Ministère du développement économique.
UNE CONCLUSION AVERTISSEMENT
L'Etat-boutique franco-smassid arrivant désormais à un stade décisif de sa décomposition, laquelle peut s'étendre sur une période imprécise, le temps est venu d'en exposer les mécanismes régulateurs, au regard profane. Avant qu'aboutisse une collecte, en cours, des données sur ses connexions à Paris37 , voire chez d'autres " amis " moins visibles, il importait d'abord de définir le fonctionnement intime du système, la logique sans quoi il n'aurait acquis autant de cohérence et de longévité. Il s'agit d'une subjectivité de groupe qui se cristallise sur une conscience aiguë de son intérêt collectif : sauvegarde, extension et continuité des privilèges acquis se conjuguent à la nécessaire neutralisation de toute adversité d'envergure. Cette mentalité qu'organise le réflexe de la panique comme principe même du lien social, s'ordonne dans un espace-temps où la perte du pouvoir est perçue en termes identiques à la perte de vie.
Au même titre que toutes les minorités dont la domination se maintient par un effort continu de ruse et de violence (suscitant ainsi une contestation exponentielle) celle-là fait corps, de façon exclusive, autour d'un chef. Le Colonel Ould Taya, bouclier et garant d'un monopole dont les bénéficiaires ont fini par intérioriser le caractère légitime et immuable, se coupe ainsi de toute influence de nature à le " désorienter " de son orient primordial : s'appuyer sur le groupe et servir le salut du groupe, sinon eux et lui périraient, ensemble.
On le constate, selon les avatars actuels de ce règne, une telle perception de la vie induit un recours concret à la dramatisation : il faut que l'adversaire devienne l'ennemi, que le sang coule, que les représailles dépassent toujours la proportion prévisible. L'objectif est de durer, de gagner du temps, de bricoler des stabilités trimestrielles afin de poursuivre l'accumulation des biens et leur transfert vers les zones pacifiées de l'économie-monde.
Donc, à mesure que diminuent les ressources et se précisent, de visu, les ferments de l'instabilité, le mouvement de sécurisation du capital tribal s'accélère sous forme d'expatriations massives de devises38 . Nous en sommes aujourd'hui à cette phase où seuls les experts de la Banque mondiale feignent encore de croire que le processus de dépréciation de la monnaie nationale, l'ouguiya, reste réversible. En attendant que se réalise la fameuse " lutte contre la pauvreté ", le groupe dirigeant vide le pays de ses dernières ressources39 .
Pour le moment, nous ouvrons au public la page de garde dans le registre de l'Etat-boutique franco-smassid. Les personnalités citées ici vivent, sans exception, d'avantages indus que procure le statut de leur affiliation parentale au Colonel Ould Taya. A ce titre même, le jour venu, ils devront, sans excès ni complaisance de la justice, répondre, chacun, de sa forfaiture. Le devenir de la Mauritanie ne s'accommode plus des amnisties.
Aussi, la présente méthode d'investigation sera-t-elle systématiquement appliquée aux dépens de toute entreprise de type particulariste (ethnie, tribu, clan, famille) qui se confondrait, de facto, avec la puissance publique. Aujourd'hui les Smassid, demain une autre cible, nul dorénavant ne sera à l'abri de l'impératif de droiture, en dehors de quoi, le désir d'équité n'est plus qu'intention velléitaire ou métadiscours pour une transition sans rupture.
Conscience et résistance, en vertu de sa ligne humaniste et de son éthique de conviction, entend rompre, au moins sur le chapitre des crimes et délits économiques, d'avec la manie conservatrice du compromis où s'ancre l'habitude nuisible de l'inachèvement. Promouvoir la responsabilité collective et l'aptitude de tous à se projeter dans un avenir sain requiert de la rigueur morale. Quels que soient les changements de pouvoir, nous nous conformerons à cet engagement. Nous sommes la génération du témoignage en actes, le facteur des audaces lucides.
Conscience et Résistance : cellule de liaison et de prospective pour une transition radicale. Nouakchott, Paris, Bruxelles, février 1999
Publié par maatala à l'adresse 19:48 163 commentaires
mercredi 21 avril 2010
L'arabisation... L'esclavage...
Le système d'arabisation, instauré en 1979, est en train de donner ces fruits maintenant ! Ceux qui l'ont choisi doivent être honnêtes, comme tout bon Musulman, et donc évaluer les résultats de leur politique.
Les militaires, leurs idéologues Nasséristes et baathistes qui avaient le pouvoir à l'époque doivent assumer leurs responsabilités face à cette arabisation à outrance du système éducatif et dont nous vivons aujourd'hui les effets négatifs, surtout en termes de mise en mal de l'unité.
Ceux-ci ont sûrement tiré profit de cette orientation. Lettrés en arabe, il leur fallait tout simplement venir des brousses, faire un tour au Maroc et revenir pour être nommer directement Hakem, Wali, magistrat ou Ministre ! Et voila les bergers d'hier prendre les commandes de l'Etat. Si le français était obligatoire, ces derniers allaient devenir, au plus, gardiens ou dockers ! En fait, se contenter de ces travaux réservés aux Haratines.
Vendeurs arabes d'esclaves noirs
C'était une discrimination positive pour que ces centaines de fils de grandes familles occupent la place qui sied à leur statut. Au lieu d'instaurer une formation bilingue pour laquelle il faut beaucoup de temps, on opte pour un raccourci qui consiste au changement du système pour eux. Et tant pis pour les conséquences futures !
Résultat, nous avions obtenu deux systèmes d'administrations :
Une administration traditionaliste au centre, à l'est, et au nord de la Mauritanie, des administrateurs sans grande culture, ni patriotisme et aux services des féodaux esclavagistes qui trouvent en eux une force de frappe les aidant à maintenir leur autorité héritée d'un passé peu glorieux. Cette situation a pour conséquence l'exclusion des couches sociales qui n'ont aucun accès à une administration qui, dans les faits, n'est pas là pour eux. Voila pourquoi il n'y a eu aucun changement et que les esclaves qui constituent la majorité de ces couches n'avaient d'autres choix pour se libérer que la fuite.
Au sud, une administration de type coloniale, ou des populations noires sont dirigées par des Maures Blancs arabisants, complexés par leur ignorance et leur incompétence, et souvent racistes. Ils considèrent les Négros africains comme des étrangers et les Haratines des esclaves qui n'ont aucun droit.
Voila les raisons du rejet de l'arabe par ces populations négros africaines. C'est par l'arabe par ailleurs que les Haratines étaient maintenus en esclavage. Les Négros africains étaient mal traités, humiliés, déportés et dépossédés des fruits de leur labeur par cette catégorie d'administrateurs.
Pour les Haratines de façon particulière, la réforme de 79 leur a été imposée comme on leur a imposé le tribalisme et le racisme. De même qu'on les a manipulés pour affronter les Négro-africains en 89.
Pour ce qui est du système éducatif, il faut le reconnaître, c'est un échec cuisant, puisque nous nous sommes retrouvés en fin de compte avec deux écoles distinctes. Deux Mauritanies. Les Négro africains font l'école Bilingue, les Maures font l'école arabisante et les Haratines suivent leurs maîtres, qui décident pour eux, mais ne partagent rien avec eux.
Et voila qu'aujourd'hui au niveau de l'université nous avons deux systèmes distincts : les porte-drapeaux de l'arabisation qui sont surtout des Maures et les francophones qui sont des Négro africains. Ce qui est grave, très grave même, est que cette divergence a un caractère ethnique clair.
Nos décideurs qui avaient pressenti l'échec au moment de l'instauration de cette réforme séparatiste sont allés inscrire leurs enfants dans les écoles privées bilingues et même à l'Ecole française. Les Haratines, pauvres suivistes, sont en train de ramasser les pots cassés d'une scolarisation au rabais voulue par leurs Maîtres. Ils récoltent les fruits d'une politique orchestrée en leur totale absence.
De toutes les façons, nous n'avons rien contre l'arabe, c'est la langue de notre sainte religion et le vecteur de notre culture, mais c'est par l'arabe et la religion qu'on nous asservit et il nous faut du temps et de la volonté manifeste pour faire oublier que se sont les Cadis, les préfets, les gendarmes, les directeurs d'écoles et les autres gouvernants, tous éduqués en arabe, qui nous ont gardés dans cette situation. L'Etat n'a servi jusqu'à présent que ces esclavagistes qui ont toujours fait de l'esclavage un fond de commerce. Les chefs de tribu sont surtout des maîtres qui ont été soutenus matériellement et politiquement par l'Etat pour garder leurs sujets. C'est au nom de ces esclaves qu'ils demandent des puits des digues, des écoles, des dispensaires, des mahadras, des mosquées... Messieurs les esclaves, « je suis à votre service, j'ai tout fait pour vous », mais, ce qu'il ne dit pas c'est : « gare à celui qui s'o!
ppose à moi ou qui n'obéit pas à mes caprices ». Et, en définitive, tout est au nom du chef c'est lui le propriétaire des terrains.
Voila le résultat de l'arabisation et voila ce que nous reprochons à l'arabe et c'est la raison pour laquelle nous sommes passifs ces derniers jours !!
L'avenir de la Mauritanie nous inquiète beaucoup, mais nous ne sommes pas des Mauritaniens comme tout le monde.
Nous avons un problème de statut d'abord !
Qui sommes-nous ?
Comment peut-on rattraper ce retard ?
Tant que nous sommes considérés comme une chasse gardée pour nos anciens maîtres, qui trouvent en nous le moyen indispensable pour se réclamer majorité, en nous refusant en même temps d'être au moins la minorité de la majorité, le statut du Haratine restera indéfinissable.
Sa redéfinition doit commencer par notre reconnaissance en tant qu'entité à part, Négro africains par origine et même cousins directs des Négro africains; arabes de Mauritanie par culture et alors cousins des Maures blancs.
Nous sommes alors le ciment de l'unité nationale.
Si nous considérons que la Mauritanie est un trait d'union entre le Monde arabe et l'Afrique noir, les Hratines sont le trait d'union entre les Maures blancs et les Négros africains de Mauritanie.
Voila le statut que nous réclamons, et nous avons toutes les prédispositions pour l'assumer !!
Et pour la langue, nous exigeons l'enseignement de l'arabe pour tous les Mauritaniens, mais le français et/ou l'anglais obligatoires pour tous, nous voulons produire des Mauritaniens aptes a travailler dans les institutions internationales, nous voulons être présents dans le monde par notre savoir, à l'image de Abdallahi Ould Boyé, Ahmedou Ould Abdalla et Toka Diagana... Nous ne pouvons pas être plus arabes que les Egyptiens et les Tunisiens. Ils sont de parfaits bilingues tout en restant arabes. Nous voulons une société où les médiocres n'ont pas de place. Fini le temps de l'ENAP (école d'administration au Maroc) et ses semblables en Egypte et en Iraq.
Par, Brahim Ould Bilal Ould ABEID
Professeur de Philosophie
Vice Président SOS DISCRIMINES

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